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10 mars 2007

Le quartier Saint Jean

Troyes possède un important ensemble de maisons à pans de bois XVIème remarquable par son homogénéité. Cette homogénéité est due à l’incendie de 1524 qui ravage le tiers de la ville (du Bd Victor Hugo à la place de la Mairie et de la rue du Général Saussier à la rue Claude Huez). C’est ce qu’on appelle aujourd’hui le quartier Saint Jean où nous nous trouvons aujourd’hui. Ce quartier est un quartier qui s’est développé grâce aux Foires de Champagne à partir du XIème siècle. Les commerçants s’installent dans ce quartier avec leur étalage ambulant.
Les Foires donnent à la ville une prospérité qui va se prolonger jusqu’au XVIème siècle que l’on appelle le siècle des arts ; on reconstruit les églises (la plupart des églises de Troyes datent du XVIème siècle) et apparaissent les écoles troyennes de sculpture (maître de Chaource) et de peinture sur verre. Des foyers d’intellectuels se forment grâce au passage des commerçants dans la ville. Celle-ci est en effet placée sur le chemin de l’Italie aux Flandres et sa proximité avec Paris attire les artistes.

C’est donc dans un contexte de prospérité que les maisons à pans de bois sont construites et quand l’incendie arrive, il se situe dans le quartier le plus riche de la ville : les marchands drapiers, d’étoffes, d’épices etc.. et même les Foires de Champagne déchues (fin XIII° s.) ce quartier reste toujours très commerçant car les riches marchands possèdent des comptoirs dans d’autres villes pour commercer.

L’incendie a démarré rue Emile Zola (angle Zola/ Saussier : Yves Rocher) le 24 mai 1524 vers 22h et sera stoppé le 26 mai au matin, dans la maison d’un apothicaire ; un fort vent soufflait ce qui fit se propager le feu. 1500 à 1600 maisons sont détruites. La famille Hennequin (riches commerçants de la ville) a perdu et a ensuite reconstruit 86 maisons.  Les toits étant pour la plupart en chaume le feu se répand surtout par les toits et épargne quelques rez de chaussée de maisons. Mais dans l’ensemble c’est un véritable carnage dans le quartier Saint Jean.

En 1524, la reconstruction des maisons s’effectue alors immédiatement après les ravages de l’incendie en quelques dizaines d’années. D’après Fichot (historien du XIX° siècle) en 1580, toute l’étendue brûlée était reconstruite. C’est donc « grâce » à cet incendie que nous pouvons aujourd’hui admirer ce bel ensemble de maisons.

Le quartier Saint Jean tient son nom de l’église Saint Jean au Marché qui se trouve derrière nous ; elle était centrale dans ce quartier de commerçants. Cette église étaient à l’époque entourée de maisons à pans de bois appelées logettes. Ces maisons étaient au départ des comptoirs pour les commerçants ambulants qui venaient pour les Foires de Champagne. Petit à petit les commerçants se sont installés et leur maison est devenue permanente. Elles se trouvaient le long de la nef entre les contreforts. On retrouve ces logettes autour de chaque églises et même à la cathédrale.

Sur la façade occidentale de l’église se trouvaient aussi des maisons à pans de bois. On remarque une façade qui n’est pas très belle et peu décorée : lors de l’agrandissement de l’église au XVIème on reconstruit une façade et des maisons se greffent immédiatement dessus. Il y avait également un clocher sur le côté droit de la façade et lorsqu’on démoli la maison située juste devant, le clocher a été déséquilibré et est tombé. On entrait donc dans cette église par un petit couloir entre les maisons. Au XIXème siècle toutes les logettes accolées aux églises sont détruites.

rue_paillot_orfevre Maison de la Tourelle de l'Orfèvre avec l'église Saint Jean en fond et les logettes qui lui sont accolées

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